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Une expérimentation que j’ai faite grâce au Pharaon Pépi I
Voici une expérimentation que j’ai faite dans un environnement de laboratoire d’un ami, pour retrouver une technique que je pense avoir été utilisée dans l’Egypte ancienne pour le placage de statues en cuivre. Pour cela, j’ai construit une pile de gravité que les Anciens Egyptiens auraient pu créer avec des matériaux de leur temps : ils les avaient à disposition, du moins à l’époque de la 6 ème dynastie et même avant.
Puis j’ai répété avec succès l’opération en public lors d’une de mes conférences à Londres en mars 2009.
J’ai donc dû effectuer une opération de galvanisation. Tout d’abord pour ceux qui ne connaitraient pas , voici la définition du mot « galvanisation » par le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales ( CNRTL) : « Art d’appliquer, au moyen d’un courant électrique continu, un dépôt métallique en dissolution dans un liquide à la surface d’un objet en métal, soit pour préserver celui-ci de l’oxydation, soit pour l’embellir, soit pour en prendre l’empreinte »

Electroplating possible for Ancient Egyptians ©AntoineGigal

The Gravity battery at the start of copper plating©AntoineGigal
Mais ce qui m’a inspiré pour retrouver cette technique, réputée moderne, chez les anciens égyptiens, c’est l’observation des statues de Pépi 1 er sans laquelle je ne serais pas arriver à cette expérimentation.
Pépi I : Le Pharaon qui aimait les mines
Pépi 1er était un Pharaon fort et entreprenant qui pratiquait une politique d’expansion vers la Nubie, le commerce vers le Liban et la côte Somalienne. Avec son chef des armées, un certain Ouni, il mène des expéditions à Byblos au Liban actuel et au Sinaï et en pays de Canaan, afin de s’assurer l’exploitation des carrières et des mines dont il était particulièrement friand, et c’est ce qui nous intéresse ici, car la technologie des métaux a fait un pas de géant pendant son règne.
En 1897, entre autres choses, deux statues de Pharaon Pepi Ier ont été trouvées dans les souterrains d’un temple d’Horus à Nekhen , Hiérakonpolis , « la ville des faucons », l’un des berceaux de l’Egypte pharaonique. Elles sont considérées comme les plus vieilles statues grandeur nature connues, en métal, du monde et datent du règne du pharaon Pépi 1 er : 2260-2254 Avant J.-C.
Avant de stocker les deux statues que vous voyez en noir et blanc ici plus bas, les prêtres les avaient démontées, en les plaçant l’une dans l’autre, puis ensuite les avaient scellées ensemble avec une fine couche de cuivre portant les titres et noms du pharaon Pépi 1 er et l’inscription : « Au premier jour du Jubilé « ou fête du Heb Sed l qui constituait un événement sensé revitaliser Pharaon et lui redonner, en quelque sorte, l’aval du ciel pour gouverner.

Pepi Junior by Jon Bodsworth [Copyrighted free use], via Wikimedia Commons

Both statues of Pepi I ©CairoMuseum
Alors que l’identité de la figure adulte grande est révélée par son inscription : il s’agit bien du Pharaon Pépi 1er, l’identité de la statue plus petite et plus jeune reste non résolue. Et l’hypothèse la plus commune parmi les égyptologues est que le jeune homme de la plus petite statue était : MeryRa le fils de Pépi 1er. Mais c’est une hypothèse que je ne partage pas, et je ne suis pas la seule, car plus récemment, il a été suggéré que la plus petite statue est en fait celle « d’un Pepi I plus jeune, revigoré par la célébration des cérémonies du Jubilé. » et Pépi avait comme nom de trône : Neferdjahor mais qu’il transforma aussi en MeryRa : « le Bien Aimé de Râ ».
Comme pour les Anciens Egyptiens toute création matérielle avait son pendant dans le ciel, il était sans doute important pour le Pharaon de maintenir une image de lui plus jeune sur terre et donc avec son pendant dans le ciel, pour pouvoir bénéficier de la revitalisation de la cérémonie Heb Sed longtemps.
L’ hypothèse commune est que les deux statues ont été faites de cuivre martelé sur des formes en bois… mais en réalité je ne pense pas … Regardez attentivement les traits du visage raffiné et les lignes des jambes aucune traces de martelage et un lissé incomparable…
Le problème de la galvanoplastie résolu pour réaliser l’expérimentation
Les experts en galvanoplastie ont une autre explication : ils ont dit que ces statues étaient faites par galvanoplastie sur du bois. Puis le bois a disparu en le brûlant. Mais le dilemme est qu’aucun générateur (comme la pile de Bagdad) n’a été découvert en Egypte.
Je vais résoudre ce problème en montrant qu’ils ont pu utiliser une sorte de batterie Daniell appelée: «Pile à gravité » et je vais essayer de démontrer que les Égyptiens auraient pu en faire une et utiliser des contenants de tous les jours pour ça. J’utiliserai pour cette expérience que des choses que les anciens Egyptiens avaient:
Photo : Pile à gravité avant assemblage
1- Une statue égyptienne de pharaon destinée à marquer un moule
2- Un moule pour modèle en cire perdue avec des fils de cuivre
3- Cristaux de sulfate de cuivre
4- Solution de sulfate condensée
5- Solution de cuivre diluée
6- Solution de sulfate
7- Feuille de zinc (ou morceau ferreux de météorite)
8- Poudre de graphite (ou poudre d’or)
9- J’ai utilisé 2 récipients en verre afin de mieux voir l’expérience mais les anciens égyptiens auraient pu utiliser des récipients en céramique (ils en avaient : comme montré dans la photo ci dessous des plaques de céramiques du tombeau sud à Saqqara)

Sakkara ceramic tiles©antoinegigale-2018
Vous pouvez voir dans les photos suivantes les étapes de l’expérimentation entière.
Moule pour le modèle de cire perdue :

©AntoineGigal-2009-2018
Ce qui est intéressant aussi, c’est qu’avec l’anode de fer météoritique, on voit aussi des couches de dépôts de rouille dans le fond des récipients, c’était alors un symbole fort pour les anciens Égyptiens : Ils utilisaient quelque chose venant du ciel donc pour eux : de l’énergie cosmique Divine, du fer météoritique par exemple, pour recouvrir la statue pharaonique d’une peau métallique lui conférant une sorte d’immortalité … En même temps la pierre météorique utilisée dans le processus de transformation devenait : des dépôts de rouille et disparaissait (revenant à son origine ..)

©Antoine Gigal 2018
Photo : les statues de pierre : tête de pharaon et petite pyramide sont maintenant recouvertes de cuivre
Cette expérience a été réalisée en 2009 en laboratoire et a été montrée en public lors de ma conférence à Londres en mars 2009 puis à plusieurs reprises.
Texte, Photos©®AntoineGigal-2009-2018
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Bibliographie:
- Gudo HEINZ Documentation of the oldest known life size metal sculpture using laser scanning & photogrammetry https://i3mainz.hs-mainz.de/sites/default/files/public/data/p23_Heinz.pdf
-Yannis Gourdon, Pépy Ier et la VIe dynastie, Paris, Pygmalion, 2016
-Jean Leclant, Nouvelles recherches et découvertes dans le nécropole de Pépi I et ses reines au Sud de Saqqarah, Universitätsverlag, Leipzig, 1997.
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